Déjà à l’époque, sa mère restait silencieuse quand elle se faisait «casser le nez» par son mari. Une fois adulte et à son tour victime de son conjoint, Jacqueline Sauvage non plus n’a jamais porté plainte. De quoi étonner la présidente de la cour d’assises de Blois, qui la jugeait en appel les 2 et 3 décembre : pourquoi n’avoir jamais rien dit des coups, des insultes et des menaces de Norbert Marot, son époux, qu’elle a finalement tué de trois coups de carabine après quasiment cinquante ans de vie commune ? Une vingtaine d’habitants de la Selle-sur-le-Bied, le village du Loiret où ils vivaient et avaient l’habitude de chasser ensemble, l’ont répété à la barre : «Tout le monde savait» que cet homme imposant, colérique, frappait la femme, 68 ans aujourd’hui, qu’il avait rencontrée adolescent. Ouvrière dans l’industrie pharmaceutique puis dans la confection, Jacqueline Sauvage a déjà accouché quatre fois à 25 ans et n’a pas beaucoup d’amis. Lui boit, crée une société de transport, a bientôt une maîtresse, fait peur au village. A la barre, une voisine a dit à l’accusée : «Je vous remercie, vous nous avez rendu service. On est tranquilles.» Les médecins aussi savaient. Rien qu’entre 2007 et 2012, Jacqueline Sauvage est passée quatre fois aux urgences. Depuis 2012, Norbert Marot la frappait environ trois fois par semaine ; une fois par mois ces derniers temps, dit-elle aux policiers venus l’arrêter le 10 septembre de la même année. Après le déjeuner, pris chacun de son côté, le couple s’est de nouveau disputé à propos de leur société de transport, menacée de fermeture et que leur fils, Pascal, vient de quitter. Jacqueline Sauvage n’apprendra qu’en garde à vue qu’il s’est suicidé le même jour. Jusqu’à son procès, elle dira qu’elle n’était pas au courant des viols commis par son mari sur deux de leurs trois filles. Cet après-midi-là, elle a pris de grosses doses de somnifère avant de monter dormir dans sa chambre. Norbert Marot défonce la porte et la frappe, du poing et du pied, jusqu’à lui arracher sa chaîne en or. «A ce moment, j’ai eu un éclair dans la tête, a raconté Jacqueline Sauvage aux jurés. J’ai pris le fusil dans la chambre, j’ai chargé. Il était en bas sur la terrasse, assis, de dos. Je me suis approchée, j’ai tiré, tiré, tiré, en fermant les yeux. J’ai hésité, pour le troisième tir.»
Pas de Noël pour la pintade rose : Sauver Jacqueline Sauvage !
Merci, pourvu cela réussisse !
il est vrai qu'il ne faut pas tuer ! mais dans un cas de légitime défense et sauver ses proches ou protéger quiconque ....
la pintade rose
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D'Eva Darlan
Textes et liste des personnalités qui s'engagent pour soutenir Jacqueline Sauvage. Merci à elles. Cette liste a été déposée hier sur le bureau de François Hollande en annexe et en soutien aux pétitions qui recueillent bientôt 200 000 signatures.
Le paradoxe est que les vies de souffrance et d'horreur qu'ont vécu Jacqueline et ses filles va probablement faire évoluer une loi pour un plus grand respect et une plus grande protection des femmes. Terrible.
Jacqueline, dans sa cellule, qu'on embrasse et qu'on attend.
Chers ami-e-s,
Avec l'accord de ses avocates, je viens vers vous pour créer et développer un comité de soutien à JACQUELINE SAUVAGE, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari.
Elle et ses filles ont été battues et violées pendant 47 ans sans que personne n’intervienne.
Jacqueline a été condamnée parce que les juges ont nié la légitime défense sous le motif que « son acte n’était pas proportionné à une menace immédiate » : après avoir été frappée une fois encore, elle a tiré sur son mari qui lui tournait le dos.
Elle était en danger de mort depuis 47 ans, quotidiennement frappée et menacée, comme ses enfants, vivant dans une violence physique et psychologique telles que son fils a préféré se suicider.
Cette année, 134 femmes sont mortes sous les coups de leurs compagnons sans que personne ne réagisse.
Tant que nous nous tairons, tant que nous ne nous mobiliserons pas, les violences continueront
Soutenons JACQUELINE SAUVAGE en demandant sa libération et la révision de la loi sur la légitime défense
Nous présentons notre demande de grâce à François Hollande la semaine du 22 Décembre.
COMITE DE SOUTIEN A JACQUELINE SAUVAGE
Le 23 mars 2012, Alexandra Lange, est la première femme battue à être acquittée en France au nom de la légitime défense, pour le meurtre de son mari qui l’étranglait.
Cette décision est un signal exemplaire de la volonté de notre société à protéger les victimes de violences conjugales.
Le 3 décembre 2015, Jacqueline Sauvage, victime ainsi que ses enfants de viols répétés et d’extrêmes violences conjugales depuis 47 ans, est condamnée en appel à 10 ans de réclusion pour les mêmes motifs.
Ce verdict ne prend en compte ni les souffrances endurées par cette femme et ses enfants pendants ces 47 années, ni les responsabilités de notre société qui n’a pas apporté à ces victimes la protection qu’elle leur doit.
Cette décision est un signal qui protège les coupables de violences conjugales et les autorise à tous les abus.
Jacqueline Sauvage a été injustement condamnée à cause d’un vide juridique rétrograde ne considérant pas que la légitime défense puisse s’appliquer sur une vie entière.
Nous, comité de soutien de Jacqueline Sauvage, demandons sa libération immédiate par la grâce présidentielle et la révision de la loi sur la légitime défense.
GENEVIEVE COURAUD Observatoire des Droits des Femmes
DANIELLE BOUSQUET Présidente Egalité Femmes Hommes
MARIE ARLETTE CARLOTTI Députée 5° Marseille
JEAN GUION Président International Alliance Francophone
VALERIE KARSENTY Comédienne
EVA DARLAN comédienne
FREDERIC BOURALY comédien
STONE chanteuse
FANNY COTTENCON comédienne
JEAN-LUC ROMERO conseiller régional
FRANCOISE LABORDE journaliste
ZINEDINE SOUALEM comédien
ISABELLE ALONSO écrivaine
PASCALE BREUGNOT productrice
NATHALIE GARCON styliste
BRUNO MOYNOT directeur du Splendid
CATHERINE JACOB comédienne
JEAN PIERRE CASTALDI acteur
ANNY DUPEREY actrice
PATRIC JEAN réalisateur
VALERIE MAIRESSE comédienne
REGIS WARGNIER réalisateur
YVES DERAI éditeur
NOELLE CHATELET écrivaine
PIERRE CORDIER attaché de presse
BEBE ET JEAN CORTOT peintre académicien
FLORENCE MONTREYNAUD historienne
GIULIA FOIS journaliste
ALEXIE RIBES actrice
SAM KARMANN acteur
NATALY BREDA journaliste
LISA AZUELOS réalisatrice
PAUL WERMUS journaliste
CATHERINE VELLE écrivaine
GEOFFROY THIEBAUD acteur
CATHERINE OLSON actrice
GERARD BIARD journaliste
LAURENT OLMEDO acteur
HENRI JEAN SERVAT journaliste
ZERO MACHO
YVETTE ROUDY 1ère ministre Droits des Femmes
ALEXANDRA LANGE 1ère femme battue acquittée pour le meurtre de son mari
BERTRAND BLIER réalisateur
JEAN LUC MOREAU metteur en scène
AMANDA STHERS écrivaine
NICOLAS NOGUIER président Le Refuge
SOPHIE GASTRIN journaliste
ISABELLE GELINAS comédienne
MURIEL ROBIN comédienne
GUY BEDOS acteur
ALAIN TEDGUI chercheur INSERM
MANUEL PIERRAT avocat
DAVID HENOCHSBERG PDG Etoile Cinémas
MARIE MASMONTEIL productrice
JEANNE PUYSEGUR documentariste
GREGOS street artist
CYRIL ZANETTACCI photographe
MONIQUE NEMER éditrice
CHARLOTTE SILVERA réalisatrice
FIRMINE RICHARD comédienne
MARIE JOSEE BARTHELEMY architecte
JEAN LUC MONCEL école polytechnique
BEATRICE SOULE réalisatrice
THERESE ENCRENAZC astrophysicienne
ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE
ESPACE DES FEMMES ANTOINETTE FOUQUE
ELISABETH NICOLE avocate
MICHELE IDELS avocate
CATHERINE GUYOT journaliste
SYLVINA BOISSONNAS architecte
MARIA LUISA MACELLARO LA FRANCA cheffe d’orchestre
BRUNO OLIVIER chef de cuisine
MURIEL MONTOSSE comédienne
PATXI GARAT chanteur
CHRISTINE VILLENEUVE éditrice
RICHARD GUEDJ acteur
AGNES B. styliste
COLOMBE SCHNEK journaliste
VERONIQUE GENEST comédienne
MARIE FRANCOISE COLOMBANI journaliste
FREDERIC COMPAIN journaliste
MÄKHI XENAKIS artiste
MAURANE chanteuse
CAROLE FONTANILLE avocate
BRIGITTE LEFEBVRE chorégraphe
SARKIS sculpteur
PHILIPPE MASSIS peintre
ALAIN DARROZE ex cuisinier de François Mitterand
JEAN PHILIPPE VIAUD journaliste
ERIC LAUGERIAS auteur comédien
NATHALIE NGUYEN cheffe de cuisine
BERNARD MONTIEL animateur
BRUNO SALOMONE acteur
BERNARD MENEZ acteur
MARINA CARRERE D’ENCAUSSE médecin journaliste
DOMINIQUE BESNEHARD producteur
La condamnation en appel de cette sexagénaire à dix ans de prison ferme pour le meurtre de son mari, qui l’a battue et a abusé de leurs enfants pendant près de cinquante ans, suscite émotion et débat. Mobilisés, ses conseils, ses filles et des parlementaires demandent la grâce présidentielle.
Un petit clin d'œil "les bonnes manières" et le respect de l'autre ......