Quelques films de ce réalisateur que j'aime beaucoup .
la pintade rose OWN
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Premier film du réalisateur à avoir traversé les Pyrénées jusqu'à nos salles obscures, Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, son quatrième long-métrage, résume déjà formidablement le cinéma d'Almodóvar et ses obsessions, se penchant sur le quotidien morne d'une femme au foyer dans les HLM d'une Madrid post-Franciste. A noter, la seule et unique apparition d'Almodóvar devant la caméra, dans une séquence de playback étonnante !
2. Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres al borde de un ataque de nervios)
Sortie française : 1er février 1988
Synopsis : Pour annoncer qu'il la quitte, Ivan, séducteur défraîchi, amant de Pepa, actrice de doublage, choisit courageusement de lui laisser un petit message sur son répondeur !... Après avoir achevé son travail de post-synchronisation en cours, la jeune femme, furieuse, décide de partir à la recherche du méprisable individu, histoire de vider son sac. Avant de quitter son domicile, Pepa reçoit un second message de ce dernier. En rage, elle le rappelle d'emblée, et a la surprise de tomber sur sa femme !... Comme elle doit bientôt déménager, notre actrice fait visiter son appartement à un jeune couple désireux de le louer, Carlos et sa fiancée Marisa.
Le chef d'oeuvre d'Almodóvar dans sa première période. Comédie excentrique où se croisent des personnages improbables (et principalement des femmes telles que les merveilleuses Carmen Maura ou Rossy de Palma) dans des quiproquos saugrenus, cette crise de nerfs enthousiasmante a eu un large succès en Europe et a valu à Almodóvar des nominations aux Oscars et Golden Globes dans la catégorie meilleur film étranger, l'inscrivant définitivement comme un réalisateur unique.
3. Talons Aiguilles (Tacones Lejanos)
Sortie française : 15 Janvier 1992
Synopsis : Becky Del Paramo, star des années 60, revient à Madrid pour y donner un tour de chant, après quinze ans d'exil volontaire au Mexique. Elle est accueillie à l'aéroport par sa fille Rebeca, qui a souffert de son absence. Rebeca présente le journal sur une chaîne de télévision, dont elle a épousé le directeur, Manuel, ancien amant de sa mère. Tous trois assistent au spectacle de Letal, un travesti imitant Becky et qui est amoureux de Rebeca. L'infidèle Manuel séduit à nouveau Becky. Il est assassiné dans sa maison de campagne. Après avoir annoncé ses obsèques, Rebeca avoue le crime en direct.
Mélodrame aux accents de thriller, Talons Aiguilles (dont le titre original se traduit littéralement «Talons éloignés») réunit deux actrices fétiches du réalisateur Espagnol (Victoria Abril et Marisa Parede) pour les opposer dans une relation mère-fille fracturée et pleine de regrets. Un duo mémorable pour un film brillant qui offrira à Almodovar un César du meilleur film étranger en 1993.
4. Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre)
Sortie française : 19/05/1999
Synopsis : Coordinatrice à l'Organisation nationale des transplantations, Manuela vit seule avec son fils de dix-sept ans, Esteban. Celui-ci veut devenir écrivain et, alors qu'ils regardent ensemble à la télévision «All about Eve» de Joseph L. Mankiewicz, il a l'idée d'un roman qui s'intitulerait «Tout sur ma mère». Le soir de son anniversaire, ils vont au théâtre voir «Un tramway nommé Désir» où une actrice qu'ils adorent, Huma Rojo, tient le rôle de Blanche Dubois. À la sortie, alors qu'ils attendent pour demander un autographe, Huma monte dans un taxi : Esteban se précipite mais est renversé par une voiture. Il meurt peu après à l'hôpital.
Le film de tous les prix pour Almodóvar : Oscar, Golden Globe, BAFTA et César du meilleur film étranger, Goya du meilleur film et réalisateur en Espagne, c'est à l'unanimité que le public et la critique ont acclamé cette tragi-comédie citant autant All About Eve qu'Opening Night de Cassavetes, hommage vibrant du réalisateur à ses actrices, dont Cecilia Roth ou une jeune Penélope Cruz (toutes deux au générique des Amants Passagers).
5. La Mauvaise Éducation (La Mala Educacion)
Sortie française : 12 mai 2004
Synopsis : En 1980, à Madrid. Enrique, cinéaste de 27 ans, cherche une histoire pour son prochain film. Il est approché par un jeune acteur, Angel, muni d'un remarquable scénario. L'inconnu, par ailleurs fort à son goût, affirme être Ignacio, son ami d'enfance au collège des jésuites et son premier amour. Le destin lie à nouveau les deux garçons par une sorte de providence divine. Mais Enrique, intrigué par cet Ignacio qu'il ne reconnaît pas vraiment, s'aperçoit que la réalité de leurs retrouvailles est beaucoup moins idyllique qu'il n'y paraît...
Il aura fallu dix ans à Pedro Almodóvar pour réussir à écrire le scénario de La Mauvaise Education. Et pour cause : sombre, troublant, ce drame transgenre hanté par des souvenirs de jeunesse traumatisants dans une école catholique a une dimension intime et personnelle qui touche en plein cœur, grâce entre autre au jeu admirable de l'excellent Gael Garcia Bernal.
6. Volver
Sortie française : 19 mai 2006
Synopsis : Dans un quartier défavorisé de Madrid, où les immigrés des différentes provinces espagnoles partagent leurs rêves, leur vie et leur sort, avec une multitude d'ethnies et de races étrangères, trois générations de femmes survivent à leur difficile quotidien, grâce à leur bonté, leur audace et une vitalité sans aucune limite...
Inspiré par le néoréalisme italien et porté par la grâce totale d'une distribution d'actrices admirables et récompensées par un prix commun d'interprétation à Cannes (dont une Penelope Cruz formidable, mère courage aux allures de Sophia Loren, mais aussi Carmen Mauraqu'Almodovar retrouve après 18 ans), cette farce tragique et pleine de vie est l'un des films les plus vibrants et forts d'un Almodovar au sommet. Chef d'oeuvre.
7. La Piel Que Habito
Sortie française : 17 août 2011
Synopsis : Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau avec les possibilités qu’offre la thérapie cellulaire. Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert un cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Marilia, la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant au cobaye…
Adaptant un roman troublant de Thierry Jonquet en allant chercher l'inspiration du côté des Yeux sans Visage de Georges Franju, Almodóvar signe avec La Piel Que Habito une de ses œuvres les plus cruelles, froides et étouffantes, véritable film d'horreur clinique et imprévisible habité par un Antonio Banderas effrayant en chirurgien aux noirs desseins. Une admirable surprise en forme de claque, poussant les obsessions de son auteur dans de terribles territoires, preuve d'une vitalité et d'une créativité loin d'être tarie ().