La suppression des fonctionnaires !!!
Je pense que quand Fillon ou d'autres politiques veulent supprimer les emplois des fonctionnaires... il semble qu'ils regardent la seule émission " les chevaliers du fiel .... les cantonniers ou les employés municipaux !
( feuilles râteaux, c'est bientôt l'heure de l'apéro )
De fait, ce serait du jamais vu. Car les leviers d’action sont limités. Quelque 5,6 millions de personnes travaillent pour la fonction publique, dont 4,5 millions de fonctionnaires titulaires (contre 1 million environ de contractuels et quelques contrats aidés). Fillon veut donc une coupe d’environ 10%. Or le statut de fonctionnaire rend quasi-impossibles les licenciements. Et le gouvernement n’a de prise directe que sur la fonction publique d’Etat (44% des effectifs) et dans une moindre mesure sur la fonction publique hospitalière (21% des effectifs), via le budget de l'assurance maladie. Concernant la fonction publique territoriale (35% des effectifs), la Constitution reconnaît aux collectivités le principe de libre administration.
Sous son mandat, Nicolas Sarkozy avait imposé la règle de 1 départ à la retraite sur 2 non remplacés dans la fonction publique d'Etat. La mesure avait déjà été très critiquée -notamment pour l’impact des pertes d’effectifs dans la police-, et n'avait permis de supprimer que 144.000 postes de 2008 à 2012…François Fillon espère donc faire beaucoup mieux, avec ses 500.000 postes de fonctionnaires supprimés indiqués dans son programme, voire 600.000 a-t-il parfois avancé dans les médias.
A cette aune, Alain Juppé n’a pas tort: cela signifierait de ne quasiment remplacer personne. Si on multiplie par cinq le dernier chiffre connu pour les départs à la retraite de fonctionnaires, soit 116.000 en 2015, cela donne 580.000 départs en retraite. Voire moins, selon le think-tank Institut Montaigne, qui estime que le flux devrait se réduire à 106.000 par an pour le quinquennat à venir - soit 530.000 départs-, du fait des réformes qui ont repoussé l’âge de départ à la retraite. Un effort qui semble insupportable sans épuiser à la tâche les agents voire désorganiser des services entiers dans l’administration, les écoles, les hôpitaux, les collectivités. Interrogé sur le détail des coupes, Fillon reste d’ailleurs soigneusement évasif. Il a promis d’épargner les rangs des forces de l'ordre et militaires et même de créer des postes de magistrats, mais reste muet sur l'effort demandé dans l’éducation et les hôpitaux, qui concentrent 40 % des départs en retraite. Il ne dit pas non plus comment il compte forcer la main des collectivités locales, autonomes, pour qu’elles coupent dans leurs effectifs.
Mais Fillon a concocté une recette miracle pour parvenir à couper sans trop de casse: faire basculer le temps de travail des fonctionnaires de 35 à 39 heures. Si les 5 millions d’employés de la fonction publique de fonctionnaires travaillent 10% de plus, leur nombre d’heures de travail supplémentaires correspond exactement à 500.000 temps-pleins. Et voilà donc comment la réduction de 500.000 postes serait absorbée sans douleur. Un calcul séduisant, mathématiquement exact mais qui s’avère, en pratique, assez inepte. Peut-être que, dans un (grand) secrétariat, si une secrétaire part, les autres peuvent, en travaillant plus, se répartir ses tâches. Mais si un instituteur n’est pas remplacé dans une école, dix autres ne vont pas s’occuper de sa classe chacun une demi-journée par semaine! Et les métiers ne sont pas substituables, donc il ne servirait à rien d’envoyer un inspecteur des impôts (que la productivité de ses collègues rendrait disponible) faire la classe en primaire... Enfin, comment sera rémunéré ce passage de 35 à 39 heures? Le candidat ne s'étend pas là-dessus. Son équipe indique qu'il y aura bien des augmentations de salaire, à négocier, mais il n'est pas question que chaque heure en plus soit payée au tarif d'une heure, sinon cela annulerait toute économie budgétaire! Certes mais le retour aux 39 heures est une bombe sociale s’il n’est « pas payé 39 », qui risque de provoquer des conflits sociaux d'ampleur.