1400 salles, 12 lieux thématiques et 5 millions de visiteurs par an... Ces quelques chiffres ne font qu'effleurer le gigantisme des «Musées du Vatican», institution multiséculaire, accueillant en son sein les collections privées des différents papes s'étant succédé au Saint-Siège depuis sa fondation, au début du XVIe siècle.
On les savait grands mécènes, mais les souverains pontificaux ont également été les premiers, en Europe, à mettre à disposition des artistes et du public leurs extraordinaires collections privées. Tout commence au début du XVIe siècle: le pape Jules II décide de relocaliser plusieurs des chefs-d'œuvre de sa collection privée (l'Apollon du Belvédère, le Groupe du Laocoon) dans les jardins du Belvédère. L'architecte Bramante vient en effet d'y concevoir un superbe espace destiné à relier le Vatican à la villa du Belvédère.
Des Stanze de Raphaël à la Chapelle d'il «Beato Angelico»
Avec les statues, le parc attire très vite des artistes venus de toute l'Europe. C'est l'acte de naissance des «Musées», qui se développent autour de ces quelques chefs-d'œuvres de la sculpture antique, et attirent un public sans cesse croissant.
Le XIXe siècle est une période particulièrement faste pour l'essor des collections pontificales. Elles ne cessent alors de s'enrichir au gré des nouvelles fouilles archéologiques entreprises en Italie, en Égypte ou en Grèce. Naissent ainsi le Musée Étrusque (1837), le Musée Égyptien (1839), le Musée Chiaramonti, qui rassemble l'ensemble des statues de l'Empire Romain récupérées par les états pontificaux après la défaite de Napoléon...
Curieusement, il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que la Chrétienté ait, elle aussi, son musée! C'est chose faite en 1854, sous Pie IX, avec la création du Musée Chrétien qui rassemble la statuaire antique chrétienne, en particulier des sarcophages et des inscriptions...
Certains éléments architecturaux sont également rapidement intégrés à l'ensemble muséal. Les Stanze du maître italien Raphaël, conçus à l'origine pour orner les quatre chambres des appartements du Pape Jules II (encore lui!), au deuxième étage du Palais Pontifical, font aujourd'hui partie des Musées, de même que la célébrissime Chapelle Sixtine ou la petite chapelle décorée par «il Beato Angelico» sous le pontificat de Nicolò Borgia (1447-1455).
La Pintade Rose