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30 Mar

Rosa Bonheur, peintre animalière, femme singulière ![][]!

Publié par La pintade rose  - Catégories :  #Femmes Femmes...

La gloire de Rosa Bonheur faiblit rapidement après sa mort ; sa peinture est trop éloignée des tendances modernes. À partir de 1980, des publications biographiques l'associent aux débuts du féminisme.

" Elle peint des animaux, mais dans des formats de peinture d’histoire. Elle plait à la république, mais aussi à l’empire. Elle aspire à la réussite, mais ne rêve que d’une vie simple. Elle se présente comme une travailleuse ou une fermière, mais reçoit la légion d’honneur des mains de l’impératrice Eugénie. Elle refuse le mariage, mais vivra plus de 50 ans une union parfaitement bourgeoise avec la même femme. Elle est persuadée que les animaux ont une âme et elle a vendu la sienne au marché de l’art. Elle travaille en habit d’homme, mais ne supporte pas que ses élèves se coupent les cheveux. "

Transgressant les interdits liés à la morale de son époque, elle eut pourtant l'habileté de mener une vie à contre-courant de bien des conventions sans jamais faire scandale. En développant dans son art, une approche académique alors même que les femmes n'étaient pas admises au Conservatoire. Son directeur déclarait à son sujet : "Mademoiselle Bonheur, nous saluons en vous un lauréat de première classe". Cette reconnaissance lui permit plus de liberté, et malgré ses différences, sa carrière artistique fut glorieuse et jalonnée de prix et d'honneurs, suscitant envers elle l'intérêt de la critique.
 


Portrait de Rosa en 1871
Photographiée par André Adolphe Eugène Georges Disdéri (Fine Arts Museum de San Francisco)


Jusqu'au XVIIe siècle, les femmes trop "excentriques" étaient considérées comme des sorcières et condamnées au bûcher ou plus simplement internées. Sa tenue et ses façons ont fait l'objet de beaucoup de commentaires : elle portait les cheveux courts, s'habillait de vêtements masculins - c'est à dire de pantalons, qu'elle ne pouvait mettre sans un permis de police (accordé curieusement pour raisons de santé et contresigné par son médecin) renouvelable tous les six mois (à dater de 1852)
 


Rosa à By


Rosa fumait comme un sapeur et appréciait les « Havanes », montait à cheval comme un garçon et non pas en amazone. Une de ses amies racontait "Des images me frappèrent : une photographie d'elle fumant une cigarette à son bureau, le fac-similé d'une permission de travestissement, deux reproductions de tableaux, Buffalo Bill sur son cheval et un marché aux chevaux." En effet, le fait de se comporter et de s'habiller véritablement en homme, lui a ouvert des horizons plus vastes. Afin de mieux étudier les animaux et perfectionner ses connaissances anatomiques, Rosa Bonheur assistait aux foires aux bestiaux, n'hésitant pas à visiter les abattoirs, ou à disséquer des carcasses qu'elle achetait chez son boucher - ce qui justifiait pour elle le port du pantalon ! Elle affirmait : "Quel ennui d'être limité dans ses gestes quand on est une fille !"

Marie-Rosalie Bonheur naît au 29, rue Saint-Jean-Saint-Seurin (devenue depuis le 55 rue Duranteau). Sa mère Sophie Marquis (1797-1828), née de parents inconnus, est adoptée par un riche commerçant bordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet. Rosa Bonheur se plaira à imaginer que le mystère de ses origines maternelles cache quelque secret d'État et qu'elle est de sang royal, jusqu'au jour où elle apprend que Dublan de Lahet était bien son véritable grand-père. Sophie Marquis épouse son professeur de dessin, le peintre Raimond Bonheur (1796-1849), qui encouragera ses enfants dans cette voie artistique : outre Rosa, Auguste et Juliette (née en 1830, elle épousera le fondeur d'art François Auguste Hippolyte Peyrol) deviendront peintres tandis que son frère Isidore Bonheur sera sculpteur. Influencé par le saint-simonisme, Raymond Bonheur monte à Paris en 1829, où il est rejoint l'année suivante par sa femme et ses enfants. En 1833, la mère de Rosa Bonheur meurt ; son père se remariera quelques années plus tard et aura un dernier enfant, Germain.

Jeunesse et formationModifier

La famille vit à Paris dans la gêne. Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur reçoit une instruction à l'école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension. Son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes. En 1839, elle commence à étudier les animaux, qui deviendront sa spécialité.

Élève de son père, elle expose pour la première fois à dix-neuf ans au Salon de 1841. Elle obtient une médaille de 3e classe (bronze) au salon de 1845 et une médaille de 1re classe (or) au Salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, race du Cantal. Elle reçoit également une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire (pour une somme de 3 000 francs.
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L’État avait commandé Le Labourage nivernais en 1848 pour le musée de Lyon.Après le succès du tableau au Salon de 1849, la Direction des Beaux-arts décide de la conserver à Paris, au musée du Luxembourg. À la mort de Rosa Bonheur, l'œuvre entre au musée du Louvre, avant d'être versée en 1986 au musée d'Orsay.

La même année, Rosa Bonheur remplace son père à la direction de l'École gratuite de dessin pour les jeunes filles. Il avait obtenu ce poste l'année précédente mais venait de mourir.

Le Marché aux chevaux (1853), New YorkMetropolitan Museum of Art.

Avec son Marché aux chevaux, remarqué au salon de 1853, Rosa Bonheur atteint la notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. […] C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise ». Le tableau n'obtient aucune récompense, mais le jury publie que « Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury ». Son agent et ami Ernest Gambart (en) achète le tableau pour 40 000 francs. À la suite de ce succès, elle accède à une reconnaissance internationale qui lui vaut d'effectuer des tournées en Belgique et en Angleterre, organisées par Gambart, au cours desquelles elle est présentée à des personnalités telles que la reine Victoria. Le tableau part ensuite aux États-Unis où il est finalement acquis par un Américain pour l'énorme somme de 268 500 francs-or, avant d'être offert au Metropolitan Museum of Art de New-York.

Après 1855, elle s'abstient de paraître au Salon, toute sa production étant vendue d'avance. « Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur », écrit Théophile Gautier cette année-là, « avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point ».

En 1860, Rosa Bonheur s'installe à By, coteau viticole près du village de Thomery en Seine-et-Marne, où elle fait construire un très grand atelier et aménage des espaces pour ses animaux. En juin 1864, l'impératrice Eugénie vient lui rendre visite. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d'après un dessin d'Auguste Victor Deroy (1825-1906), conservée au château de Fontainebleau. L'impératrice revient à By l'année suivante, le 10 juin 1865, pour lui remettre elle-même les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur — faisant ainsi d'elle la première femme artiste à recevoir cette distinction. Elle est aussi la première femme promue officier dans cet ordre, en avril 1894 — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l'époque, la première officière de la Légion d'honneur.

En 1880, Rosa Bonheur s'installe à Nice dans la demeure d'Ernest Gambart, la villa « L'Africaine », et y peint de nombreuses toiles.

Rosa Bonheur, peintre animalière, femme singulière ![][]!

À l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1889, elle invite Buffalo Bill dans son domaine où ce dernier lui offre une panoplie de sioux[25]. Elle fait partie de la délégation de femmes françaises artistes présentées à l'Exposition universelle de 1893 à Chicago, regroupées dans le Woman's Building.

Ayant contracté une congestion pulmonaire à la suite d'une promenade en forêt, elle meurt le  au château de By sans avoir achevé son dernier tableau de grand format, La Foulaison. Elle est inhumée à Paris au cimetière du Père-Lachaise(74e division) dans la concession que la famille Micas lui avait léguée.

Rosa Bonheur ayant fait de sa dernière compagne, Anna Klumpke, son héritière (et de fait, déshérité sa famille), un accord permit à Anna Klumpke, après quelques démêlés, de garder sa demeure à By tandis que « l'énorme collection d'études accumulées en soixante années de travail fut vendue pour plus d'un million-or[28] ». Du 30 mai au 8 juin 1900, 2 100 œuvres (tableaux, aquarelles, bronzes et gravures) de son atelier et sa collection particulière furent vendus à la galerie Georges Petit[29] à Paris. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Anna Klumpke regagna les États-Unis où elle était née en 1856 et y mourut en février 1942. En 1948, ses cendres furent rapatriées et déposées dans la tombe de Rosa Bonheur.

Le musée-château de By, à Thomery de Rosa Bonheur (près de la forêt de Fontainebleau) est fermé au public depuis 2015.

Rosa Bonheur, peintre animalière, femme singulière ![][]!Rosa Bonheur, peintre animalière, femme singulière ![][]!

La loi interdisant « le travestissement des femmes » date de 1800. Selon ce texte, « toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation ». Cette loi visait avant tout à « limiter l’accès des femmes à certaines fonctions ou métiers en les empêchant de se parer à l’image des hommes ».

Dans les années 1830, George Sand assume complètement le pantalon, dont elle décrit les avantages dans ses Mémoires. Archi-caricaturée, elle devient une espèce de stéréotype de la femme de lettres masculinisée, aux mœurs très libres. Comme elle, la peintre Rosa Bonheur obtient la « permission de travestissement », puis d’autres à la fin du XIXe siècle.


En savoir plus sur http://www.tetue.net/les-francaises-ont-enfin-le-droit-de-porter-le-pantalon#Ebj6qU6divLfipFe.99

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