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13 May

Les Femmes dans la préhistoire {}

Publié par La pintade rose  - Catégories :  #Femmes Femmes..., #j'aime, #Les Odileries

Si l'homme chassait et  partait loin pour ramener la nourriture au groupe ! 

Que faisait la Femme pendant ce temps-là !

 il est possible de penser que la femme a dessiné sur les mûrs. 

Les Femmes dans la préhistoire {}
Les Femmes dans la préhistoire {}

Notre version de la préhistoire est principalement masculine. Les hommes ont développé les techniques de taille de la pierre et de la chasse. Les hommes se sont adonnés à des activités artistiques. Les femmes quant à elles sont invisibles, si ce n’est bien sûr qu’elles ont participé activement à la reproduction de l’espèce !

Mais depuis 2003, la philosophe et historienne des sciences Claudine Cohen s’applique à réhabiliter le rôle stratégique des femmes avant l’invention de l’écriture.

Les plus récentes découvertes de son enquête sont rassemblées dans un ouvrage intitulé Femmes de la préhistoire, publié aux éditions Belin. Mme Cohen, qui est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, est de passage à Montréal pour donner une conférence à ce sujet au Coeur des sciences de l’UQAM, jeudi 19 avril, à 18 h 00.

En entrevue, Mme Cohen rappelle que les outils taillés dans la pierre, dans des bois d’animaux, dans de l’ivoire, voire les productions artistiques, qui constituent l’essentiel de ce qui nous reste de la préhistoire, ont tout naturellement été attribués à des hommes.

« On parlait essentiellement de l’action masculine, de l’homme qui taille les outils, qui chasse, qui crée, qui invente des armes. Dans les années 1950 à 1960, les préhistoriens ont construit et formalisé ce modèle de l’homme chasseur qui revenait à dire que toutes les avancées de l’humanité découlaient de la chasse [et donc de l’homme] parce que la chasse oblige à créer des outils, à développer l’intelligence manuelle et intellectuelle, à traquer le gibier et donc à faire preuve de ruse, voire à s’organiser socialement pour chasser et pour partager le butin. Et quand l’homme revenait au foyer, il rapportait la viande à la femme et la troquait contre ses faveurs sexuelles. »

Approche féminine

Heureusement, l’émergence des mouvements féministes aux États-Unis dans les années 1960 a permis à des femmes, comme Adrienne Zihlman et Sally Slocum, d’accéder aux professions d’anthropologue et de préhistorienne, lesquelles se sont élevées contre ce modèle stéréotypé et réducteur et se sont intéressées aux activités que pouvaient pratiquer les femmes préhistoriques.

Selon Mme Cohen, il est évident que les femmes pouvaient aussi se livrer à des activités de chasse.

« Même si elles ne tuaient pas le gibier, elles pouvaient jouer le rôle de rabatteuse pour faire sortir le gibier et le traquer, elles pouvaient ramasser les animaux morts », avance-t-elle, « car ce genre d’activités est pratiqué par les femmes des sociétés actuelles de chasseurs-cueilleurs qui ont un mode de subsistance comparable à celui des hommes préhistoriques ».

Dans ces mêmes sociétés, les femmes consacrent une grande part de leur temps à la cueillette, ajoute-t-elle. Elles entretiennent une relation très étroite avec la flore, en témoigne leur grande connaissance des plantes comestibles, de celles dotées de vertus médicinales et de celles pouvant servir au tissage ainsi qu’à la fabrication de cordes et de paniers, objets essentiels pour une multitude de tâches.

« Les femmes contribuent pour une très grande part à la subsistance du groupe par tous les petits animaux, oeufs, coquillages et plantes qu’elles ramassent. La grande chasse existe aussi, et les femmes n’en sont pas forcément exclues, mais elle ne correspond qu’à 30 % de la subsistance. Ce qui ne signifie pas pour autant que les femmes sont valorisées, mais elles jouent un rôle très important dans ces sociétés préhistoriques », précise-t-elle, allant jusqu’à dire que « si ce sont en effet les femmes qui cueillent les plantes, on peut imaginer que ce sont elles qui sont à l’origine de l’invention de l’agriculture ».

Contribution des femmes

La science de la préhistoire expérimentale, qui consiste notamment à expérimenter la taille de la pierre dans le but de fabriquer des outils, a permis de confirmer que les femmes pouvaient certainement le faire aussi bien que les hommes puisque « cette activité nécessitait davantage d’habileté manuelle et d’intelligence que de la force pure ».

« Parmi les outils qu’on a pu trouver, il y en a beaucoup qui ont été faits pour leur propre usage, soit pour couper des végétaux, pour fabriquer des objets et même pour sculpter des amulettes », croit Mme Cohen.

« Cette idée reçue que la femme préhistorique était affligée d’une abondante marmaille est peut-être à revoir dans la mesure où on sait, en se fondant sur les études ethnographiques qui ont été faites sur les sociétés de chasseurs-cueilleurs actuelles, que les femmes ne peuvent porter plusieurs enfants avec elles lorsqu’elles partent à la recherche des plantes dont elles ont besoin, parce que c’est lourd. De ce fait, elles ont un seul enfant en bas âge. Elles savent utiliser l’aménorrhée de lactation pour éviter l’ovulation, ce qui permet d’espacer les naissances d’environ quatre ans », souligne-t-elle.

L’art aussi n’était pas l’apanage des hommes. Des statuettes paléolithiques représentant des femmes enceintes ont vraisemblablement été façonnées par des femmes pour servir d’amulettes destinées à protéger leur grossesse, imagine Mme Cohen. Et des études menées sur les empreintes — positives et négatives — de mains qui ont été retrouvées sur les parois de grottes [notamment à la grotte du Pech Merle] suggèrent que plusieurs d’entre elles seraient celles de femmes en raison des tailles relatives de l’index et de l’annulaire qui sont typiques d’une femme et non d’un homme.

Par ces empreintes, « les femmes ont peut-être apposé une sorte de signature sur certains panneaux qu’elles avaient peints. Ces découvertes ouvrent encore une fois la possibilité de penser autrement, et de pas toujours voir l’artiste comme un homme ! » lance cette chercheuse.

pauline Gravel

Les Femmes dans la préhistoire {}

On parle généralement de l'homme de la préhistoire, mais on oublie qu'il y avait des femmes à cette époque. Mais, que sait-on d'elles?
On les a souvent imaginées cantonnées dans les cavernes, et absentes des activités artistiques ou de la chasse. Des clichés révélateurs des préjugés de la société et d'une recherche archéologique menée par des hommes.
On est aujourd'hui en mesure de porter un autre regard sur les différences entre hommes et femmes au paléolithique. On dispose d'outils plus précis pour déterminer le sexe des squelettes, analyser d'éventuelles traces féminines dans les peintures, ou interpréter les représentations.
La femme des cavernes était-elle vénérée ou maltraitée ? A quelles activités participait-elle ?
Avec Claudine Cohen, directrice d'études à l'EHESS et à l'EPHE, où elle enseigne l'histoire et la philosophie des sciences. Elle a publié de nombreux ouvrages sur la paléontologie, la préhistoire et l'évolution humaine. Son dernier livre Femmes de la préhistoire, vient de paraître chez Belin.

Vénus ! Un mot, une image, qui transcendent le temps : celle de la femme déifiée, mythifiée. Toutes les statuettes féminines de la préhistoire furent ainsi désignées. De la « Vénus impudique » de Laugerie-Basse (12000 av. J.-C.) à la dernière figurine de Çatal Höyük (6000 av. J.-C.), deux extrêmes : l'un chronologique, du Paléolithique au Néolithique ; l'autre esthétique, de la minceur à l'obésité, du mouvement au hiératisme. De l'une à l'autre, un siècle et demi de recherche et 10 000 ans d'âge. Entre-temps, des centaines de représentations féminines, sculptées, gravées ou peintes, ont été retrouvées. La plus ancienne connue aujourd'hui, la « Vénus de Hohle Fels » en Allemagne, a été datée entre 35 000 et 40 000 ans : elle est accompagnée de beaucoup d'autres manifestations artistiques, dont plusieurs flûtes en os ou en ivoire qui ajoutent la musique à la sculpture.

Que dire de ces représentations ? En quoi nous renseignent-elles sur leur temps, la vie de leur époque ? Que nous permettent-elles d'entrevoir, ou de savoir, des femmes d'alors ?

Avant tout, c'est d'art dont il s'agit ! Alors que, de façon générale, la figuration humaine est minoritaire dans les arts de la préhistoire, les représentations féminines dominent. Longtemps, les caractères marqués de leurs attributs sexuels en firent aux yeux des préhistoriens des témoins de croyances ou de cultes en lien avec la fécondité. Plusieurs figurations de femmes enceintes sont connues, il est vrai, dont certaines en train d'accoucher, comme la « Dame aux fauves » de Çatal Höyük. Cette interprétation est plus nuancée aujourd'hui. Nombreuses en effet sont aussi les statuettes qui ne présentent aucun signe de grossesse, n'ont pas de formes, ou peu, ou qui peuvent être interprétées comme celles de la maturité.

Par ailleurs, des traces d'usure et des modes de suspension indiquent que les figurines ont pu être portées, suggérant une plus grande familiarité que celle de divinités vénérées à part. La multiplication de ces découvertes dans l'espace domestique, avec des statuettes retrouvées jetées et cassées dans les déchets du quotidien, renforce cette observation.

Bien loin de la recherche des « déesses mères », il s'agit plutôt aujourd'hui de trouver dans ces représentations de quoi saisir la réalité des femmes de la préhistoire, ce qui reste un défi. A ces questions, des réponses pourraient venir de l'étude croisée des différents vestiges de la préhistoire avec les réflexions de notre temps sur la condition des femmes. Pour l'essentiel, ce que ces figures nous donnent à voir ce sont des corps, nus le plus souvent, quelquefois marqués, ornés de parures, portant d'éventuelles pièces de costume, de coiffure. Des corps reconnaissables sans conteste du fait de notre humanité commune, et d'un art maîtrisé. Toutefois, la volonté de tout vouloir expliquer et passer au crible du réalisme intervient parfois comme une négation de la création artistique de ces pièces. 

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Coups de cœur, coups de bec d'une habitante de Sant Nazer (44600)