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04 Feb

Les indignés de la nuit debout aux gilets jaunes §§§

Publié par La pintade rose  - Catégories :  #Femmes Femmes..., #J'aime

 

Venu de Nuit Debout, François Ruffin est le seul à avoir immédiatement compris l’importance stratégique de la jonction dans le mouvement. Longtemps, place de la République, les plus politiques des activistes de Nuit Debout ont rêvé au renfort des ouvriers de l’Oise ou de la Somme et à la main tendue entre l’intello précaire du XIXe arrondissement et le prolo d’Amiens. Peine perdue, aucun prompt renfort ouvrier ne vint au secours de Nuit Debout et l’ouvriérisme de la place de la République demeura exclusivement virtuel.

Nuit Debout était donc comparable à la Puerta Del Sol mais ne représentait qu’une fraction seulement de la vérité du mouvement espagnol, qui embrassait une diversité d’origines sociales plus vaste et un nombre beaucoup plus grand de participantes et de participants. Il manquait, c’est un fait, bien du monde place de la République, ce qui ne signifie pas que Nuit Debout ne représentait rien. Nuit Debout est né au cœur du nord-est parisien au sein de groupes sociaux diplômés, souvent précarisés et déclassés mais qui, très tôt, se sont avérés incapables malgré eux de nouer une alliance avec d’autres groupes sociaux.

Deux mondes pour une même colère?

Si l’on suit Gramsci, un changement d’hégémonie nécessite qu’un groupe social devienne dirigeant et mène ceux qui, jusqu’alors étaient subalternes, à renverser la domination en place. Évidemment, le groupe social au pouvoir ne cesse de résister et de tenter de freiner ou de détourner les tentatives d’opposition des groupes sociaux subalternes. La révolution mise sur la passivité de ces groupes subalternes et l’organise. Les classes dirigeantes sont interpellées, on leur demande des comptes. Nuit Debout puis les «gilets jaunes» naissent au cœur de groupes sociaux jusqu’alors silencieux mais victimes des effets matériels de la crise de 2008, qui stimulent des revendications d’ordre démocratique, voire de remise en cause des élites du pouvoir.

Dès le début de l’aventure macroniste, il était clair que Macron représentait à la fois le désir de conservation du régime et, de surcroît, une forme très dynamique de révolution passive censée, à partir d’un bloc minoritaire, mener en France la conversion au «capitalisme californien» autant que la restauration du régime, durement mis à mal pendant les deux quinquennats précédents. On a pu croire, un temps, que la stratégie d’Emmanuel Macron fonctionnait et précipitait ses opposants dans une sorte d’hiver russe politique. Cherchant à acquérir la centralité dans la vie politique, anesthésiant au passage le Parlement, il se vouait à la neutralisation des groupes sociaux subalternes dans la vie sociale.

Incontestablement, Nuit Debout comme les «gilets jaunes» remettent en cause à la fois l’ordre économique actuel et les imperfections du régime de la Ve République. Cependant, l’éventail impressionnant des commissions de Nuit Debout reflétait des préoccupations légitimes mais, pour l’heure, restées le propre des groupes sociaux au sein desquels le mouvement de la place de la République est né. Les «gilets jaunes» partagent à l’évidence la contestation démocratique mais sont marqués par deux influences freinant la rencontre avec Nuit Debout.

Car les «gilets jaunes» sont des groupes subalternes qui ont intégré à leur vision du monde des évidences «de droite» depuis les années 1980. Leurs idéologies morbides –conspirationnistes, Dieudonné, etc.– ont trouvé un terrain favorable et s’y développent comme des maladies opportunes. Les points de résistance à ces miasmes idéologiques sont encore et toujours les sections locales des syndicats, qui ramènent localement tout mouvement social vers ses fondements premiers, se substituant aux partis politiques de gauche, manifestement défaillants.

 

Alors que la dégradation de leurs conditions matérielles devrait les unir, Nuit Debout et «gilets jaunes» projettent dans leurs combats respectifs quantités d’aspirations diverses, de signifiants et de symboles qui ne font l’objet d’aucune articulation. Pour l’heure, les «gilets jaunes» ont atteint un stade situé entre l’économico-corporatif et une phase plus politique, bien que balbutiante. Et si les «gilets jaunes» sont dépourvus d’intellectuels organiques, les activistes de Nuit Debout (exception faite de Ruffin) n’ont pas ressenti le besoin de leur en fournir. La jonction ne s’est pas faite, même semble-t-il –sauf exception– au début de «Nuit Jaune», samedi 26 janvier à République.

Les «gilets jaunes», ultimes révélateurs d’une crise de régime rampante

La France, comme l’ensemble du monde «occidental» vit une crise organique. La domination de l’idéologie propulsée au pouvoir par l’élection de Thatcher et de Reagan est questionnée. Emmanuel Macron épouse à la fois les fondamentaux de la Ve République telle qu’elle est devenue depuis, environ, le début des années 2000 et ceux du capitalisme dans une version qui restaurerait le libéralisme grâce au «capitalisme californien».

À la suite de la crise de 2008, nombre de groupes sociaux, par forcément les plus dépourvus de capital social ou culturel, ont opté pour une forme de défection par rapport au régime: la bourgeoisie catholique au moment de la Manif pour tous, dont on souligne trop peu les soubassements économiques; les diplômés des métropoles avec Nuit Debout; le peuple des ronds-points, ouvrières et employés de la «France périphérique». L’absence d’unité entre ces groupes sociaux, l’impossibilité de trouver des identifiants communs laissent le champ libre à un gel de la situation politique.

Pour changer d’hégémonie, pour faire basculer celle-ci, il faut un langage commun, des codes communs… Pour l’heure, ni les «gilets jaunes» ni Nuit Debout ne semblent s’y être employés.

 

Fins de mois délicates ou impôts, rejet des partis et haine des médias, sentiment de relégation et mépris de classe... S'il ne faut pas abuser des comparaisons historiques, des ondes circulent entre les "gilets jaunes" et les sans-culottes, les communards, et la révolte dans les banlieues en 2005.

Sans slogan harmonisé ni labels autocollants, elle a pu être jugée apolitique - par les médias, par la classe politique. En réalité, une fois passées au crible, les prises de parole qui émergent depuis le 17 novembre sont bien politiques. Mais elles échappent aux organisations représentatives, partis ou syndicats, notamment parce qu’elles sont issues de mondes qui ne se retrouvent plus dans les discours militants. Elles racontent un pays qui n’estimait plus avoir droit à la parole dans les médias depuis longtemps.

En tout cela, les "gilets jaunes" peuvent évoquer des précédents historiques. Parmi les mouvements de révolte populaires qui ont émergé dans le passé, sans chef de file ou slogans concertés, on a ainsi a pu les comparer, par ordre chronologique :

  • aux sans-culottes sous la Révolution française
  • aux communards de 1871
  • aux quartiers urbains révoltés en 2005

Sans forcer l’analogie avec l'histoire, on peut malgré tout distinguer une part d’héritage chez les gilets jaunes, et en profiter pour revisiter ces trois épisodes.

1. Les sans-culottes

Comme les "gilets jaunes" aujourd'hui, les sans-culottes à la Révolution française sont nommés d'après leur accessoire vestimentaire. Avec, dans les deux cas, quelque chose qui tient, à travers l'habit, de l’image de classe : 

  • côté "gilets jaunes", certes l’accessoire obligatoire de la sécurité routière, mais aussi un synthétique fluo qui évoque l’univers des chantiers et du vêtement professionnel contre “les costumes cravates” brocardés par de nombreux manifestants - c'est la réplique textile au mépris de classe
  • côté sans-culottes, une tenue portée par le peuple au moment de la Révolution française, qui le distinguait radicalement des “culottes” portées par les élites aristocratiques ou cléricales

La mobilisation des "gilets jaunes" est plus féminine que ne l’étaient les sans-culottes dont le pic coïncidera justement avec le suffrage universel masculin (en 1792). En revanche, la révolte de 2018 n’a pas davantage de chef de file que n'en avaient les sans-culottes au bout de trois semaines de mobilisation. Vous songez à Jean-Paul Marat, un journaliste qui jouera un rôle crucial dans la dissémination des idées révolutionnaires ? Aucun média n'émerge franchement comme porte-voix des gilets jaunes aujourd'hui, même si Cyril Hanouna a pu tenter le coup. En revanche, le positionnement d'un François Ruffin peut se distinguer : certes élu France insoumise, Ruffin qui dit (dans Les Inrocks"Je suis le porte-parole du peuple" apparaît jouer une partition plus solo que le gros des troupes de Jean-Luc Mélenchon. Or, de métier, Ruffin est... journaliste.

La Porsche incendiée dans le XVIe arrondissement vaut-elle un couplet de La Carmagnole (qui a vu de nouveaux couplets s'ajouter au gré de nouvelles insurrections) ? Comme les paroles du chant révolutionnaire composé en 1792 au moment où l’Assemblée vote l’emprisonnement du roi de France, l'image de ces voitures de luxe en feu s'installera dans la mémoire de la mobilisation des gilets jaunes. Comme des icônes du surgissement des classes sociales dans le débat public. En substance : des Français issus des milieux populaires (ou des moins aisées des classes moyennes) ont mis le feu à un symbole de richesse ultime...  comme l'hymne des sans-culottes appelait à "pendre les aristocrates" - le fameux “Ah ! ça ira, ça ira, ça ira / Les aristocrates à la lanterne / Ah ! ça ira, ça ira, ça ira / Les aristocrates on les pendra” . 

 
 

Les révolutionnaires ont œuvré eux-mêmes à installer l'idée que c'est la démocratisation de la culture (et du livre) qui a contribué à l'essaimage des idéaux de 1789. Bien plus tard, l'historien Roger Chartier questionnera cette vision en montrant qu'on peut plutôt regarder la naissance d'une opinion publique éclairée comme un préalable à la dissémination de la lecture.

En 2018, la question qui se pose n'est pas directement celle de l'alphabétisation ou de l'accès à la culture dite "légitime". En revanche, la maîtrise des réseaux sociaux par la population, au moins aussi aguerrie que les élites en la matière, contribue en partie à modifier le rapport de force et accélère la mobilisation (voire la convergence). Une fois invités dans les médias, les gilets jaunes sont là pour s'exprimer et ne s'en privent pas : n'était-ce pas ce qu'ils faisaient déjà, en leur nom propre, sur leur compte personnel, depuis des jours ? La mobilisation des gilets jaunes est la première grande révolte 2.0 et c'est sans doute moins dérisoire qu'il n'y paraît. 

Enfin, les sans-culottes ne réclamaient pas seulement l'égalité politique mais aussi un meilleur pouvoir d'achat, un encadrement de l'inflation, ou un impôt sur les grandes fortunes. 

2. Les communards

Les gilets jaunes sont-ils aussi des héritiers de la Commune ? Oui et non. Dans le “eux” vs “nous” qu’ils ont installé un peu partout dans le débat public en ciblant les élites, on distingue un écho familier de la mémoire communarde parmi les gilets jaunes. C’est ce même écho qu’on entend par exemple dans les paroles (traduites de l’occitan) de Libertat, un chant composé vingt ans après la Commune pour glorifier le soulèvement contre les Versaillais. 

Plus politique que Le Temps des cerises dont il est de bon ton de faire l'hymne des communards (et qui date de 1866), Libertat dit par exemple ceci : 

Tu es la muse des pauvres gueux / Ton visage est noir de fumée / Tes yeux sentent la fusillade / Tu es une fleur de barricade / Tu es la Vénus / Des meurt-de-faim tu es la maîtresse / De ceux qui n’ont pas de chemise / Les gueux qui vont sans souliers / Les sans-pain, les sans-lit / Ont tes caresses / Mais les autres te font roter / Les gros parvenus et leurs familles / Les ennemis des pauvres gens / Car ton nom, toi, ô sainte fille / Est Liberté

Si on regarde le mouvement des gilets jaunes comme un soulèvement vif et rapide qui emprunte 
au répertoire de l’insurrection, on peut encore rapprocher les deux épisodes. La violence de certaines actions, par exemple, peut faire penser à plusieurs épisodes des deux mois que dura la Commune à Paris. Notamment par le récit qu’en ont fait les témoins de l’époque, souvent anti-communards, qui ont redoublé d'efforts à installer le souvenir d’un épisode de chaos, d’un moment de désordre fiévreux. Voire d’un mouvement de folie. 

 

Le gouvernement versaillais d’Adolphe Tiers a largement contribué à propager, à l’époque, l’idée que les foules populaires insurgées à Paris ou ailleurs étaient surtout des foules avinées dont la violence devait plus à l’ivresse qu’aux idéaux égalitaires.

Parmi ce qui peut rapprocher les communards des gilets jaunes au-delà d’un uniforme vestimentaire, on relève aussi l’absence de leaders naturels. Gambetta resté en retrait et Blanqui en prison au moment du soulèvement, ce seront plutôt des leaders spontanés faisant office de porte-parole éphémères qui émergeront - “une vulnérabilité structurelle” de la Commune, souligne d’ailleurs le politiste Jérôme Lafargue : “Sans chef véritable, les rangs communards sont également traversés par de multiples courants qui finissent par les rendre peu homogènes. Les hommes de 1871, s'ils sont représentatifs d'une catégorie bien tranchée de la population, ne sont pas unis pour autant.” 

La comparaison historique a cependant ses limites, et plusieurs éléments distinguent les gilets jaunes des communards, comme par exemple :

  • un ressort patriotique et l'incidence de la défaite française face à la Prusse, quelques mois plus tôt
  • l'origine majoritairement ouvrière des communards insurgés à Paris, là où les gilets jaunes sont aussi employés, fonctionnaires, indépendants  - la ventilation des strates de la société française a changé en 150 ans

3. La révolte urbaine de 2005

Il y a treize ans, les banlieues populaires flambaient après la mort de Zyed et Bouna, deux adolescents de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, morts calcinés dans un transformateur électrique où ils s’étaient réfugiés en pleine course-poursuite avec la police. Ressac de colère, voitures incendiées, affrontements contre les forces de l’ordre. Les médias et la classe politique diront “émeutes”, et le terme demeurera. Les intéressés, eux, disaient plutôt “révolte” à l'époque.

Un premier point commun entre les émeutiers de 2005 et les gilets jaunes tient au rapport rugueux aux forces de l’ordre : le bilan des violences après la troisième journée de mobilisation du mouvement fait état de nombreux blessés, et même d’une octogénaire décédée à l’hôpital après avoir reçue chez elle, au quatrième étage, une grenade tirée par la police.

Mais l’analogie ne puise pas seulement dans la violence. Le refus de porte-parole à la tête de la vague de révolte dessine un autre lien entre 2005 et 2018. Aujourd’hui comme en 2005, ce sont des Français d’extraction populaire qui s'estiment relégués socialement et qui refusent tout leadership qui viendrait les encadrer. Les deux fois, il y a rupture avec ces décennies où de grands partis de masse, ou des centrales syndicales hégémoniques dans les milieux les plus modestes, ont cherché à canaliser les classes populaires en s'en faisant les porte-voix. Dans les deux cas, ceux qui prennent la rue témoignent d'une rage qui raconte aussi l'abandon par la gauche des banlieues ou des mondes ruraux.

Autre point commun : une défiance partagée vis-à-vis de toute récupération politique. En 2005, dans ces quartiers démunis à la périphérie des métropoles, beaucoup des insurgés se défiaient déjà de toute récupération politique. Pas parce que les banlieues seraient fondamentalement dépolitisées. Mais à l’époque, déjà, l’essentiel de la vitalité militante en banlieue passait plutôt par la dénonciation des bavures policières, des contrôles au faciès ou des crimes racistes, comme le rappelle le sociologue Ahmed Boubeker

On ne peut pas dire que ces thèmes mobilisent le gros des gilets jaunes aujourd’hui (même si samedi 1er décembre, on a croisé des gilets jaunes flanqués de panneaux “Gilets jaunes antifascistes” au défilé en mémoire de Adama Traore). En revanche, les deux mouvements ont en commun de se mobiliser sans, et même contre les partis politiques. C'est en fait la démocratie représentative qu'ils rejettent largement.

Combien de députés en 2005 étaient issus des quartiers émeutiers ? La statistique n’existe pas mais la réponse semble évidente : la classe politique est, de longue date, coupée des quartiers les plus populaires, et massivement étrangère à l'histoire de l'immigration (au moins coloniale). Aujourd’hui, treize ans plus tard, c’est la même question que posent encore les gilets jaunes, même si le regard balaie plus large, à l'échelle de toutes les classes populaires, et inclut désormais les mondes ruraux. Saviez-vous qu’aujourd’hui, un actif sur trois est toujours ouvrier parmi les hommes en France ? Or il n’y a pas un seul ouvrier parmi les 577 députés qui siègent au Palais Bourbon.

Parmi les manifestants déférés devant le tribunal de Paris après les violents affrontements du 1er décembre, cinq ouvriers trentenaires sont passés en comparution immédiate en début de semaine. A la barre, ils ont raconté 900, 1200 ou encore 2500 euros de salaire selon leur contrat de travail et leur ancienneté. Mais aussi le crédit immobilier, le loyer, la pension alimentaire, la taxe d’habitation, les trois huit... Au tribunal, ils diront qu’ils sont venus "représenter [leurs] proches qui n’y arrivent plus". En banlieue, rappelle encore Ahmed Boubaker, le substrat des émeutes tient de quelque chose qui dit en substance : “La violence, c’est d’avoir 20 ans, pas de boulot et les flics sur le dos !”

L’hostilité immense qui se manifeste contre les médias, massivement accusés de retaper à nouveaux frais le vieux cliché “classes populaires = classes dangereuses”, est un autre point commun entre 2005 et 2018. Même si on compte bien davantage de gilets jaunes sur les plateaux télévisés depuis la mi-novembre qu’on a pu croiser de jeunes issus des quartiers insurgés à l’antenne, en 2005 (et depuis). Malgré cette asymétrie dans la parole qui se distribue entre 2005 et 2018, les deux mouvements se vivent comme exclus du système et méprisés par les grands médias.

Une chanson fait ce pont entre les émeutes dans les quartiers à la périphérie des grandes villes et le soulèvement auquel on assiste aujourd'hui. C'est le single de NTM Qu’est ce qu’on attend. Le titre ne date pas de 2005 (mais de 1996) et quand la banlieue s'embrase, c’est loin d’être le seul morceau de hip hop qui compte. Mais c’est un classique à l’époque, et, dans le répertoire rap, c'est parmi les appels les plus explicites à se soulever.

La relégation qui transpire des paroles de Qu’est ce qu’on attend fait le lien entre les quartiers de 2005 et la colère actuelle. Par exemple, cet extrait :

Mais vous savez que ça va finir mal, tout ça                                                                
La guerre des mondes vous l'avez voulue, la voilà                                                                
Mais qu'est-ce, mais qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu ?                                                                
Mais qu'est-ce qu'on attend pour ne plus suivre les règles du jeu ?

Et plus loin, dans la voix de JoeyStarr : le mépris de classe… et l’invisibilisation des campagnes - “l’agonie lente” qui planait sur les banlieues quand elles n'en étaient pas encore à se révolter :

Notre tour est venu, à nous de jeter les dés                                                                
Décider donc mentalement de s'équiper                                                                
Quoi t'es miro, tu vois pas, tu fais semblant, tu ne m'entends pas                                                                
Je crois plutôt que tu ne t'accordes pas vraiment le choix                                                                
Beaucoup sont déjà dans ce cas                                                                
Voilà pourquoi cela finira dans le désarroi                                                                
Désarroi déjà roi, le monde rural en est l'exemple                                                                
Désarroi déjà roi, vous subirez la même pente, l'agonie lente                                                                
C'est pourquoi j'en attente aux putains de politiques incompétentes                                                                
Ce qui a diminué la France                                                                
Donc l'heure n'est plus à l'indulgence                                                                
Mais aux faits, par le feu, ce qui à mes yeux semble être le mieux                                                                
Pour qu'on nous prenne un peu plus, un peu plus au sérieux

 

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