Renée Broustal, grande féministe nantaise ! ()()()
Je rends hommage à cette Femme, aujourd'hui....
Grande militante du mouvement féministe nantais, elle s'est éteinte un samedi de juillet , l'an 2012 ...
Dès 1970, Renée Broustal adhère au Planning familial et à ses combats pour l'IVG et la contraception. Responsable syndicale et militante socialiste depuis 1971, elle a été adjointe auprès du maire de Nantes Alain Chenard, de 1977 à 1983, en charge des dossiers de la santé et des affaires sociales. En 1981, elle devient la première déléguée régionale des Droits de la femme. Cette proche d'Yvette Roudy (ministre des Droits de la femme de 1981 à 1986) a notamment contribué à la création de l'espace Simone-de-Beauvoir de Nantes en 1992, à l'époque situé au centre Neptune. Il est toujours un lieu associatif « pour les droits des femmes à l'égalité, l'autonomie, la dignité, la solidarité, et la citoyenneté ».
« Une grande dame nous a quittés », confie Marie-Françoise Clergeau, députée, qui la connaissait depuis plus de tente ans. « Je l'ai connue dans les réseaux militants du PS et des droits des femmes. Elle était très ouverte, très déterminée, attentive aux uns et aux autres. » Pour Michèle Frangeul, présidente de l'espace Simone-de-Beauvoir, Renée Broustal a beaucoup compté. « Elle m'a confortée dans mes choix. Je me souviens de ses interventions fortes sur les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes. C'était une militante avec des idées et une vraie présence sur le terrain. Elle a mouillé sa chemise. » Renée Broustal reste aussi un modèle pour Michelle Meunier, sénatrice de Loire-Atlantique. « Renée est l'une des premières féministes que j'ai eu la chance de côtoyer. Elle a beaucoup marqué mon engagement associatif et politique. »
La Ville de Nantes et son maire Patrick Rimbert ainsi que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont fait part de leur émotion à l'annonce de son décès. Le Premier ministre salue « une grande figure du féminisme politique et militant ». Un hommage sera rendu à Renée Broustal le jeudi 26 juillet à Nantes au crématorium du Parc à Nantes.Renee
Renée Broustal n’est plus. Et toutes celles et ceux qui ont eu le privilège de la connaître se retrouvent dans une même tristesse parce nous ne savons pas nous habituer à la disparition de ceux que nous aimons.
Grande figure du féminisme politique militant, très brillante intellectuellement, Renée entre très tôt dans l’Administration des Ponts et Chaussées, puis à la Direction Régionale du Contrôle des Prix. En 1947 elle est reçue au premier concours ouvert aux femmes.
J’ai rencontrée Renée en 1966 au Mouvement Démocratique Féminin, ce vivier de la pensée féministe politique où Colette Audry m’avait fait adhérer.
C’est ensemble que nous avons entrainé un grand nombre des adhérentes du Mouvement Démocratique Féminin au Parti Socialiste, lors de son renouveau en 1971.
C’est chez Renée que nous nous retrouvions avec Colette à chaque fois que le PS tenait à Nantes ses congrès. Là j’ai connu son merveilleux mari et ses superbes petits garçons, tous militants. Et je ne compte plus mes visites dans cette ville si vivante, d’abord du temps de Alain Chenard, puis celui de Jean Marc Ayrault.
Renée, tout comme Colette Audry, tout comme Jean Marc Ayrault appartenait au courant de Jean Poperen, ce qui ne manquait pas de provoquer parfois des échanges très vifs entre nous, mais qui n’a jamais altéré l’amitié qui nous unissait.
Il y eu le temps des années 70 pleines d’enthousiasme, quand nous construisions ce Parti - que nous voulions parfait - autour de François Mitterrand. Puis ce furent les années 80 et ce que nous appelions le temps du passage à l’acte. Très naturellement je nommais Renée déléguée de sa région au Droit des Femmes dès 1981. Ensuite ce fut la création de la maison de Simone de Beauvoir dont Renée fut Présidente et que j’ai naturellement inaugurée.
Plus tard Renée eut la douleur de perdre un de ses fils dans des circonstances particulièrement tragiques et je me souviens des mots qu’elle eut pour m’annoncer sa disparition : «Tu ne verras plus jamais le petit Chinois». C’était le surnom affectueux que je lui avais donné un jour où, à table, il n’avait cessé de commencer toutes ses phrases par « Mao Tsé-Tung a dit »..C’était le temps où le maoïsme faisait fureur parmi nos jeunes.
Renée fut une des premières femmes à s’engager dans une carrière dite « masculine » où elle excellait.
Comment a-t-elle réussi à conduire en même temps une carrière, une famille, des activités politiques, syndicales ou encore feministes ? Son engagement au sein du Planning Familial date de 1970. Je lui avais un jour posé la question - question idiote que l’on pose toujours aux femmes et jamais à un homme - pour découvrir qu’elle ne se l’était jamais posée.
Je souhaite très sincèrement que la ville de Nantes trouve une rue, une place, un Centre, un lieu qui perpétue sa mémoire.
Les femmes comme Renée Broustal sont trop rares pour être oubliées.
Adieu – ou au revoir Chère Renée – toi qui fut un tel exemple pour toutes les féministes de gauche.
Yvette Roudy, le 25 Juillet 2012.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fait part de son émotion à l’annonce du décès de Renée Broustal à l’âge de 89 ans et salue une grande figure du féminisme politique et militant.
Co-fondatrice de l’Espace Simone de Beauvoir à Nantes, première déléguée régionale aux Droits des femmes en Pays de la Loire en 1981, cette proche d’Yvette Roudy a mené de pair sa carrière professionnelle et un engagement exigeant pour les droits des femmes.
Particulièrement active dans la lutte pour l’égalité professionnelle et le soutien aux femmes en difficulté, Renée Broustal laissera l’image d’une militante déterminée, ouverte au débat et à la confrontation d’idées, qui a su faire de l’espace Simone de Beauvoir dont elle était restée présidente d’honneur un lieu de citoyenneté, d’égalité et de liberté.
Responsable syndicale et militante socialiste depuis 1971, après s’être engagée au sein du Mouvement Démocratique Féminin aux côtés d’Yvette Roudy entre 1966 et 1971, Renée Broustal avait adhéré dès 1970 au Planning familial et à ses grands combats pour l’IVG et la contraception. Elle fut également adjointe au maire de Nantes Alain Chénard entre 1977 et 1983, en charge des dossiers de la santé et des affaires sociales. René Broustal était Chevalière de la Légion d’honneur depuis 1988.
Un hommage lui sera rendu le 26 juillet à Nantes. Une gerbe sera déposée au nom du Premier ministre, qui s’associe à la douleur de la famille.
C’est à partir des expériences accumulées dans le mouvement féministe nantais et dans les associations de défense des droits des femmes que le projet de l’Espace Simone de Beauvoir a vu le jour.
En 1988, des militantes créé l’association Espace Femmes qui se donne pour objectif l’ouverture, à Nantes, d’un lieu central d’accueil, d’information, d’orientation et d’action pour la défense des droits des femmes, dans tous les domaines. L’association Espace-Femmes lance une pétition, qu’elle arrête après avoir obtenu 900 signatures. Elle élabore un projet qu’elle présente aux différentes associations, à Nantes qui s’intéressent aux droits des femmes. Ce projet recueille un très large accord.
C’est en 1992, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, que l’Espace Simone de Beauvoir a été inauguré, en présence de Véronique Neiertz, Secrétaire d’État aux Droits des Femmes et de Jean-Marc Ayrault, Député Maire de Nantes.
Nous souhaitons ici rendre hommage à deux fondatrices de l’Espace Simone de Beauvoir.
Maryse Guerlais, militante féministe
Chevalière dans l’ordre national du mérite, elle était professeure à l’IUFM des pays de Loire (à Nantes et Angers) et elle a été présidente de l’Espace Simone de Beauvoir de 2002 à 2004. Elle nous a quittées-és en 2007.
« Parmi tous les scandales que sont les différents modes d’oppression, de violences, de ségrégation, de discrimination dont l'humanité est porteuse, s’est imposé à moi celui de l’inégalité entre les femmes et les hommes »
Maryse s’est engagée dans de nombreuses luttes : en faveur de l’avortement, contre les violences psychologiques, physiques et sexuelles, le machisme, le travail domestique, l’inégalité parentale, la discrimination dans la formation et l’emploi, le silence et l’infériorisation des femmes dans les savoirs académiques, le sexisme ordinaire dans les médias et la pub, l’absence des femmes dans les lieux de pouvoir, la prostitution…
A l’origine du projet « Espace Simone de Beauvoir », Maryse s’y est totalement investie. Associant toujours réflexion et action, elle a fait de l’Espace un lieu de propositions, de mobilisation, de solidarité.
« Il faut avoir conscience de sa liberté et de celle des autres », cette volonté de liberté et d’égalité, Maryse souhaitait la transmettre aux nouvelles générations.
C’était une amie généreuse, une intellectuelle humaniste, une militante féministe.
(Photo Ouest-France 2004)
Renée Broustal
Elle fut la première Présidente de l’Espace Simone de Beauvoir, de 1992 à 1994 et également la première Déléguée aux droits des femmes de la Région Pays de la Loire. Cette délégation a été créée en 1981 par Yvette Roudy, Ministre des droits des femmes, dont l’amitié pour Renée ne s’est jamais démentie. Nous avons pu mesurer son engagement pour la défense des droits des femmes.
Elle était portée par un souci constant de justice entre toutes les femmes. Je voudrais aussi souligner la profonde amitié qui la liat à Maryse Guerlais, Présidente de l’Espace Simone de Beauvoir de 2001 à 2004. Maryse disait de Renée : «Nulle autre que toi, Renée, ne peut mieux représenter la force de conviction et la persévérance nécessaire à l’engagement pour l’égalité effective entre les femmes et les hommes. ».
La détermination de Renée et celle des militantes féministes de la région nantaise, ont permis la création de ce lieu unique en France qu’est l’Espace, pour la promotion et la défense des droits des femmes. Tout au long de son existence, Renée Broustal a porté avec courage ses convictions féministes, faisant partie des pionnières en ce qui a trait aux droits des femmes et plus particulièrement de l’égalité professionnelle ainsi que le droit à la contraception et à l’avortement.
Si aujourd’hui nous pouvons constater une meilleure visibilité des combats féministes, nous le devons, entre autre, aux valeurs défendues par Renée.