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12 Jan

Les invisibles enfin visibles dans un très bon film (){}()

Publié par La pintade rose

J'ai adoré ce film que je conseille de voir et de revoir. 

C'est malheureusement une situation réelle où des femmes actrices ou non, jouent leur propre vie. C'est un film émouvant, éprouvant et malgré tout drôle ...

 

- Elles sont des dizaines, passées par la rue, la violence, la prison, accueillies dans un centre de jour pour femmes SDF, qu'une mairie du Nord va bientôt fermer. Leur résilience, leur combat, uni aux travailleuses sociales, est la trame du film "Les Invisibles", ode poignante et lumineuse aux "résistantes modernes".

 

Une quinzaine d'actrices non-professionnelles, qui ont connu la rue, mettent leur vérité au service des "Invisibles" de Louis-Julien Petit, aux côtés de Corinne Masiero, une fidèle de Petit, d'Audrey Lamy ou de Deborah Lukumuena ("Divines") pour une comédie sociale entre émotion et éclat de rire, en salles mercredi. Une épopée tragicomique, résolument ancrée dans le réel.

Ces Invisibles, ce sont aussi nous, transparents à cette problématique. Il y a un problème de société : nous, humainement, civiquement, on ne peut pas laisser des gens dormir dans la rue. Pour moi, c’était la base de cette problématique. Dans Discount, j’avais traité de la précarité, sur le gaspillage alimentaire. Dans Carole Mathieu, c’était un film sur la maltraitance au travail, le burn out. Là, c’est un film sur les possibilités de réinsertion, les possibilités de lever la tête et d’être fier. 

UN TRAVAIL DE PRÉPARATION ET DE DOCUMENTATION

Après Discount et Carole Mathieu qui traitaient déjà de problématiques sociales, Louis-Julien Petit s'intéresse cette fois aux Invisibles, ces femmes SDF que l'on ne voit pas et qui représentent pourtant 40 % des personnes sans domicile. C'est en découvrant le travail de Claire Lajeunie - son documentaire pour la télévision Femmes invisibles, survivre dans la rue et son livre Sur la route des Invisibles - que le réalisateur décide de faire de ces femmes le sujet de son nouveau film.

Pour ne pas être redondant avec l'ouvrage de Lajeunie qu'il adapte, Petit décide de raconter son histoire sous l'angle de la comédie sociale. Malgré cela, il prend soin de se documenter et rencontre pendant plus d'un an des femmes SDF dans différents centres d’accueil à travers la France, découvrant par la même occasion le métier des travailleurs sociaux, principalement des femmes. ll exige de ses comédiennes le même investissement : Audrey Lamy s'est ainsi rendue dans un centre d’accueil à Grenoble où elle a aidé les bénévoles à faire les courses et la cuisine. De son côté, Corinne Masieroétait déjà bien sensibilisée à la cause : très engagée, la comédienne développe depuis plusieurs années un projet de structure d’insertion éco-citoyenne pour lutter contre la précarité et l’exclusion.

Ce sont ceux qu’on n’aide pas à aider les autres. Ce sont autant les travailleurs sociaux qui exercent un métier très honorable, avec une force et une conviction telle qu’une réinsertion est possible, et les accueillis, les femmes accueillies, qu’on ne regarde plus, qu’on met un peu de côté.

J’ai traité ce film, de manière comique, pour qu’on casse les préjugés qu’on peut avoir sur ce milieu, les préjugés que l’on peut avoir sur quelque chose que l’on ne connaît pas. Dans la rue, on baisse un peu les yeux, on ne sait pas trop quoi faire. Le film sera réussi si en sortant de la salle on croise une personne et on repense à Chantal ou une autre femme que l’on a vu dans ce film… Pendant 1h40, ces femmes nous donnent d’elles, de leur force, de leur espoir, de leur vie. Elles témoignent au service de la fiction.l

L’idée avec ce film n’était pas de s’acharner sur la lenteur de l’administration mais au contraire mettre ma caméra sur de possibles solutions. Qu’est ce que serait un système utopique ? Ce film est une utopie. On ne se dit pas qu’elles vont trouver toutes les solutions et que c’est génial, tout se règle en une seconde. Ce serait trop simple. Mais en tout cas, elles essayent. Ce sont des résistantes modernes. Ce sont des femmes qui se battent pour quelque chose qu’elles croient juste. C’est de la désobéissance civile. (…)

C’est mon troisième long métrage. J’ai envie que le positionnement, le propos du film fasse débat. Il y a un sujet de société qui est traité et qu’on se demande à la fin : on en est où aujourd’hui ? 

Ce n’est pas une configuration inédite : il y a quelques mois, Jean Dujardin et Yolande Moreau s’affrontaient parmi les membres d’une communauté Emmaüs dans 

I Feel Good, de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Mais, cette fois, la hiérarchie entre professionnels et amateurs va se désintégrer sous nos yeux. Audrey (Audrey Lamy), l’une des animatrices de L’Envol, centre de jour pour femmes sans domicile précédemment découvert, a demandé à son frère, Dimitri (Pablo Pauly), de lui apporter une machine à laver, puisque toutes celles de l’établissement sont en rade. Le duo entre dans la lingerie et découvre alors que tous les lave-linge, tournent à plein régime, sauf un. Une pensionnaire s’affairant sur celui-ci se tourne vers les deux jeunes gens ployant sous le poids du matériel de remplacement et dit : « C’était le joint ! », avec l’aplomb et le tempo d’un Coluche.

 

Se rapprocher de la vie ordinaire

En une phrase, Adolpha Van Meerhaeghe – qui s’appelle Chantal dans Les Invisibles et vivait dans la rue au moment du tournage – a trouvé sa place dans la fiction que le réalisateur, Louis-Julien Petit, a bâtie à partir du travail documentaire de la cinéaste et auteure Claire Lajeunie : une comédie sentimentale qui verra l’équipe du centre embarquer ses usagères dans une aventure aux frontières de la légalité, dans l’espoir de les rapprocher de la vie ordinaire, celle où l’on a un travail, un toit.

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Coups de cœur, coups de bec d'une habitante de Sant Nazer (44600)