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26 Oct

Le café d'Avant la révolution []()[]

Publié par La pintade rose  - Catégories :  #j'aime, #Les Odileries

"LE PROCOPE" est à redécouvrir !

Sans doute n’est-il plus nécessaire de présenter cette table historique de la capitale, supposément la plus ancienne toujours en activité. La maison est en tout cas d’un décor qui semble inchangé depuis les siècles, pour un charme intact et toujours aussi efficace.

Dans l’assiette, le meilleur de la tradition fait l’affaire, et nos papilles l’en remercient ; fameux plateaux de fruits de mer, carpaccio de daurade royale et citron vert, coq au vin juliénas, tête de veau en cocotte « comme en 1686 », filet de bœuf sauce béarnaise. Cave adaptée.

Le café d'Avant la révolution []()[]Le café d'Avant la révolution []()[]

Le Café Procope (ou simplement, Le Procope) est le plus ancien café-restaurant de Paris, fondé en 1684.

Il se situe au 13, rue de l'Ancienne-Comédie, dans le quartier de la Monnaie du 6e arrondissement. Il est également accessible par un passage : la cour du Commerce-Saint-André.

Café d’artistes et d’intellectuels, il était fréquenté au xviiie siècle par VoltaireDiderot et d’Alembert. Centre actif durant la Révolution française, il reste longtemps un lieu de rencontre d’écrivains et d’intellectuels (MussetVerlaineAnatole France), d’hommes politiques (Gambetta) et du Tout-Paris.

Le café d'Avant la révolution []()[]
Le café d'Avant la révolution []()[]Le café d'Avant la révolution []()[]

C’est en 1670 que Francesco Procopio dei Coltelli, jeune Sicilien de Palerme, pose ses valises en France et entame un petit boulot en tant que garçon dans un petit café situé au cœur de Paris, à Saint-Germain-des-Prés. Ambitieux, il décide quelques années plus tard de se mettre à son compte en rachetant l’établissement qu’il décore somptueusement afin d’attirer la riche clientèle parisienne.

Rebaptisé sous le nom de Procope, l’établissement flambant neuf devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus en vue de la capitale. Les plus grands écrivains et intellectuels du 18ème siècle - Diderot, Voltaire, Montesquieu et d’Alembert- défilent au Procope, qui devient un véritable QG durant la Révolution Française. Musset et Verlaine y ont composé quelques unes de leurs proses et le  «tout-Paris»  finit par se retrouver autour des tables du restaurant. Le Procope acquit le rang du plus grand café littéraire du monde et durant plus de 200 ans, tous ceux qui portaient un nom ou qui espéraient s’en faire un, que ce soit dans le monde des lettres, des arts ou de la politique, le fréquentèrent. Les plus grandes légendes sont nées dans ce café : Diderot rédigea quelques uns des articles de l’Encyclopédie entre ses murs et Benjamin Franklin y a préparé le projet d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République et y aurait écrit des éléments de la future Constitution des États-Unis.

Décoration d'origine, rendez-vous des art et des lettres

 

Décoration Le ProcopeCes bribes d’Histoire se retrouvent un peu partout dans le décor du Procope : le papier peint datant de 1830 et estampillé  «Liberté, Égalité»  nous rappelle la naissance de la République, les échanges épistolaires de Corneille à Colbert les grandes amitiés entre hommes de lettres, et la cloche de Marat l’âme de la Révolution Française. Tout dans ce café appelle le visiteur aux bons souvenirs de l’Histoire : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 recouvre les murs de l’une de salles, de nombreux documents d’origine évoquant la Révolution sont accrochés aux murs et  «Citoyen»   «Citoyenne»  sont respectivement inscrits sur les portes des toilettes pour hommes et femmes. Elément fard du café, un chapeau de Napoléon que ce dernier a laissé sur les lieux trône à présent dans l’entrée. Le toit du bâtiment et les balcons en fer forgé de la devanture sont aujourd’hui inscrits aux monuments historiques. Indémodable, le Procope reste l’adresse parisienne incontournable où les personnalités médiatiques, littéraires et politiques d’aujourd’hui aiment se montrer.

Le café d'Avant la révolution []()[]

Après l’introduction d’une boisson tonique du nom de « café », à la cour de France, par Soliman Agaambassadeur ou émissaire du sultan Mehmed IV, un Arménien du nom de Grégoire, originaire d’Ispahan, ouvre un café rue Mazarine (près de la rue Guénégaud et à côté du théâtre de la Comédie-Française). Lorsque le théâtre quitte cet emplacement pour aller rue des Fossés-Saint-Germain, en 1680, Grégoire déménage son café.

Il vient alors s’installer en face et fait prospérer ses affaires en attirant la nombreuse clientèle du monde du spectacle.

Le Procope au xviiie siècleModifier
Le Café Procope, tel qu'il peut être imaginé au xviiie siècle (cette scène précise se passe à Ferney) :
au second plan, de gauche à droite : CondorcetLa HarpeVoltaire et Diderot.

En 1670 arrive en France un Sicilien de PalermeFrancesco Procopio Cutò (qui francisera son nom en François Procope-Couteaux). Il travaille comme garçon chez un cafetier arménien, du nom de Pascal, qui possédait un café rue de Tournon, à la foire Saint-Germain, Il se met à son compte deux ans plus tard et, en 1686, il rachète à Grégoire son établissement, qu’il fait luxueusement décorer et l'ouvre en 1689[6].

Quelques années plus tard (en 1700), il obtient également une concession perpétuelle de la ville de Paris pour prendre à la fontaine Saint-Germain « quatre lignes d'eau conduites par un tuyau particulier dans son café, alors rue Neuve des Fossés-Saint-Germain, et ce moyennant un versement de 800 livres ».

L’établissement, qui porte désormais le nom de Le Procope, devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus courus. Il concurrence même le café de la Place du Palais-Royal, fondé cinq ans plus tôt (et qui deviendra le Café de la Régence)  Après la mort de François Procope en 1716, son fils lui succède.

Le café attire des auteurs comme Voltaire ou Rousseau, qui y ont leurs habitudes. La « légende » du café dit que Diderot y écrivit des articles de l’Encyclopédie, que Benjamin Franklin y prépara « le projet d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République », selon une plaque commémorative, et qu’il y aurait conçu des éléments de la future Constitution des États-Unis.

Montesquieu fait allusion au Café Procope dans la 36e des Lettres persanes :

« Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques-unes de ces maisons on dit des nouvelles, dans d’autres on joue aux échecs. Il y en a une où l’on apprête le café de telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n’y a personne qui ne croie qu’il en a quatre fois plus que lorsqu’il y est entré. »

Le café d'Avant la révolution []()[]
Le café d'Avant la révolution []()[]
Procope sous la Révolution françaiseModifier
Plaque placée en légende d’un portrait de Benjamin Franklin au Café Procope.

Le club des Cordeliers se réunit au Café Procope, avec Danton et Marat comme figures principales. Il en fait alors rapidement un foyer révolutionnaireRobespierre, dont un portrait figure en vitrine, et les Jacobins y ont également leurs habitudes. Sur un des murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins :

« Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes, mais il est paré du souvenir de Grands Hommes qui l’ont fréquenté et dont les ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés. »

Le bonnet phrygien (coiffure des affranchis durant l’Antiquité) y est exhibé pour la première fois, et le mot d’ordre pour l’attaque du palais des Tuileries, le 10 août 1792, en partit. La table que Voltaire utilisait sert d’autel votif lors du passage de ses cendres, en 1794, puis pour les cercueils de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau et de Jean-Paul Marat, en route pour le Panthéon.

Le Procope au xixe siècleModifier

De 1821 à 1839, c'est Jean-Baptiste-Godefroy-Modeste Heu (1786-1848, ayant épousé en 1814 la fille de François-Georges Delaunay, créateur du Café Anglais, en 1802) qui prend la succession du célèbre Zoppi à la tête du Procope. C'est Heu qui redonne au café de Zoppi son enseigne de Café Procope, qui redevient un café littéraire avec, pour clients, les romantiques Musset, George SandThéophile GautierRoger de Beauvoir qui écrit, en 1835, Le Café Procope, les comédiens Frédérick LemaîtreMarie Dorval et Mademoiselle George, etc. « Au Procope, vous dégustez des glaces, vous grignotez brioches, petits fours, marrons glacés, nougats, angéliques, Heu est un limonadier de grand talent », disent les critiques. Le 13 décembre 1883, c'est au Procope qu'a lieu la première assemblée du Stade Français. En 1890, un local constitué d’une boutique et d’une vaste arrière-salle est mis à disposition par une « femme de bien » au 13, rue de l’Ancienne-Comédie. Très vite, les jeunes garçons sans ouvrage et sans ressources y affluent et se voient proposer de menus travaux (triage de graines, confection d’étiquettes…) dans ce qui devient la « Maison de travail » du Patronage. Ils reçoivent en échange de la nourriture, le logement et une gratification pour les plus méritants. Des dortoirs et un réfectoire pérennes ne seront cependant trouvés qu’en 1898 au 149 de la rue de Rennes.

Le Procope depuis le xxe siècle

Le Procope a été choisi pour la cérémonie de remise des Prix de l'Humour noir depuis 1954, et du prix Jean-Zay, depuis 2005.

Pour rendre hommage aux philosophes du siècle des Lumières, le groupe Frères Blanc a lancé en 2011, le prix Procope des Lumières, destiné à récompenser l’auteur d’un essai politique, philosophique ou sociétal, écrit en langue française et paru en librairie pendant l’année en cours. L’ouvrage primé doit mettre en avant une réflexion nouvelle, voire polémique, sur notre temps, dans la tradition de l’esprit critique, des libertés et de l’humanisme du xviiie siècle. Le lauréat reçoit en dotation un chèque d’un montant de 2 000 , une table au restaurant Le Procope, valorisée à 2 400  sur 12 mois, ainsi qu'une bouteille de champagne millésimé d'une cuvée prestigieuse. Présidé par Jacques Attali, le jury est composé d’André BercoffMalek ChebelFrançois de ClosetsRoger-Pol DroitCaroline FourestAlexandre LacroixAude Lancelin et Olivier Poivre d'Arvor.

Le premier prix Procope des Lumières récompense, en 2012, Ruwen Ogien et son essai L’Influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine (Grasset). La deuxième édition a récompensé, le 16 janvier 2013, Clément Rosset pour son essai L’Invisible (Éditions de Minuit). En 2014, Gérald Bronner a reçu le prix Procope des Lumières pour son essai La Démocratie des crédules (PUF).

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